Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Marcher sur le verre

Publié le par drink 75

 

Le jour au loin, va bientôt finir par arriver jusqu'ici. Se lever. Les nuits sont de plus en plus clairsemées. Je ne traîne pas longtemps au marché, je vais rendre, au gars qui fait des tartes aux fromages et qui a la voix cassé, l'argent que je lui dois de la semaine précèdente. Tu es sur que tu me dois du fric, il demande. La boulangère me voit arriver de loin et me dit qu'il n'y a plus de pain corse. Je prends du pain au maïs. Pourquoi tu ne réserve pas, elle me demande. J'aime mieux pas, je ne lui réponds pas, en mode bartleby, j'aime mieux ne pas. Sans savoir expliquer pourquoi. C'est le père de la fille aux docks rouges qui me vend les poires. Je vais en ville, traîner. Je passe devant la librairie d'occasion dont le parquet s'est effondré. Ils doivent ouvrir ailleurs. Les rues de la vieille ville sont calmes alors que vu le temps, les terrasses des restaurants devraient tout envahir. Un murmure du samedi devrait parvenir du bout de la rue. Je pense au travail, à la manière presque mécanique dont les évenements vont s'enchaîner, tragi-comique. J'étais une carte, dans un chateau de carte et mon départ va tout faire s'effondrer. Je passe mon dimanche a relire un marc behm, j'ai écouté une émission par ailleurs pas follement intéressante sur michel audiard sur france cul et j'ai pensé a mortelle randonnée adapté par michel et jacques audiard d'après marc behm. C'est toujours réjouissant de relire marc behm, c'est tellement frais. Des gens m'évitent au politburo, c'en est presque comique. Une fille me dit qu'elle me regrettera, aux réunions compassées au moins avec toi on se marrait elle me dit. C'est peut-être ça mon problème, je ne me suis jamais pris au sérieux. Je lui indique dans quel cave on m'a assigné et je lui explique qu'il faudra m'apporter des oranges. J'aime bien l'ambiance de fin de siècle qui régne au boulot, l'épuration qui vient. Je regarde les ombres qui frôlent les murs, ces gens qui semblent émus. Ceux qui s'en foutent. Je suis un regret. Je suis des photos sur les murs des chiottes. Des cartes postales un peu usées. De vieilles cartes postales. Un regret dont on ne saurait dire la raison. Une illusion dont on ne pourrait écrire le nom.

Commenter cet article