Perdre avec style
Perdre avec style c'était pas un truc tellement étonnant ou nouveau pour un type comme moi qui vivait toujours en noir et blanc. J'enfilais les longueurs dans ce bassin de 25 mètres de long de la piscine de la ville des prolos et des ratés, mon corps pataud et vieux souffrait, dire qu'a moins d'un kilomètres de là, constance debré mouvait avec grâce son corps parfait de bourge dans une piscine olympique de 50 mètres. Nager m'aidait a comprendre pleins de trucs. Au bout de tant d'années je venais enfin de comprendre pourquoi une fille m'avait larguée des années auparavant. Quand elle m'avait quitté par téléphone pour mettre un terme a notre petite relation très épisodique, j'avais pensé qu'elle avait un autre mec. Tu es parfait, tout est parfait et d'ailleurs je te quitte. Ce genre d'arguments ridicule c'est que tu as un autre mec mais que tu ne veux pas être méchante. Je m'étais trompé. Elle m'avait recontacté quelques années plus tard, pour parler sans doute, pour se cultiver vu qu'elle ne fréquentait que des gens obsédés par leur réussité sociale, le genre qui va a l'île de ré en vacances. - Etonnant d'ailleurs que jospin qui est quand même la caricature du protestant pisse-froid et constipé traine là-bas au milieu des nouveaux riches et des arrivistes - Etonnant. Bref, j'avais toujours cru que la fille m'avait quitté pour un autre mec, ce qui n'avait rien d'étonnant, la vie n'est fait que de ça, de nouvelles rencontres, de nouvelles vies, de futures ruptures. En fait non. Je lui en avais reparlé au téléphone vu que je ne l'avais pas vu depuis des années et elle m'avait expliqué que non, elle ne m'avait pas quitté pour un autre. Et là j'avais compris. C'était purement culturel. Ce genre de filles, élevé dans le culte du mec con, jaloux et possessif ne comprenaient pas que tu ne le sois pas. Si tu étais amoureux tu devais forcément être jaloux. Au fond, ça me ramenait au lycée ou les mecs croyaient que j'étais homo car je ne m'intéressais ni au foot ni aux bagnoles. La fille m'avait quitté car je n'étais pas lourdingue. Tu comprenais la passion de toutes ces féministes en carton pour mona chollet qui considérait que tout couple était patriarcale mais qui ne sortait qu'avec des relous de première. La fille m'avait proposé de la revoir car elle trouvait que m'avoir quitté par téléphone ce n'était pas bien - un reste d'éducation catholique sans doute - et par le plus grand des hasards, j'habitais la même ville que sa soeur. Puis son mec avait découvert qu'elle me téléphonait et bien entendu elle n'avait plus eu le droit de me rencontrer, de me parler ou de penser a moi. Alignant les longueurs, je comprenais soudain la raison pour laquelle les filles qui semblaient cools sortaient toujours avec des connards. Les mecs jaloux étaient fragiles. Elles avaient l'emprise. La fille avait compris que les types dans mon genre sont incontrôlables. Plus jeune une fille m'avait largué en me disant que je n'étais pas assez jaloux. Je comprenais soudain pour quelles raisons je n'avais pas d'ami garçon. Je n'avais pas les codes de la masculinité. Et les prétendues féministes étaient des escrocs. Je captais la popularité de mona chollet dans le milieu. Quelle escroquerie, j'ai pensé a accèlérant pour ma dernière longueur. Les autres sont des truands et des menteurs. Pire que moi. Bien pire que moi.