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Retourner en avant

Publié le par drink 75

 

L'insomnie était un sentiment curieux. Cette nuit alors que je ne dormais pas dans un canapé presque neuf, je regardais le ciel et les arbres à travers la fenêtre et je savais que le sommeil ne viendrait jamais. Miné que j'étais depuis deux jours par la relecture de ce que j'avais écris, la nullité des mots, je me demandais comment j'avais pu me glorifier de mes écrits et envoyer un texte aussi pathétique. J'étais en train de vieillir, et je me rendais compte comme tout s'effritait, s'écroulait et comme rien ne serait jamais comme je l'avais cru. Ne pas dormir n'était pas le sentiment le plus propice à la gaieté mais je n'ai pas non plus voulu m'enfoncer dans le néant que je n'aurais pourtant jamais du quitter. C'était fou de s'être vraiment cru plus malin que les autres. J'ai trouvé une allégorie assez prégnante de ce qu'était ma vie, cette nuit qui éclairait la chambre ou j'étais réfugié, ce canapé déplié, fait à l'arrache, cette absence de sommeil. Longtemps j'ai cru que je ne dormais pas car j'avais peur de mourir, parfois j'ai pensé que c'était une sorte de patrimoine génétique hérité de mon père, qui passait son temps à lire le monde ou un livre, la nuit, pendant que ma mère dormait a ses côtés. J'étais presque à la fin de ma vie, je ne laissais que des dettes, des fuites, des absences, et des histoires inachevées. J'ai ri, à l'aube en écoutant une chanson très maligne, qui parlait d'un arbre et je crois que j'ai compris. Je ne suis pas fin, je suis totalement inapte aux autres. C'est pour ça que seules les fées, les fantômes et les fous s'intéressent à moi. Je ne suis pas fait pour le jour, ni pour la nuit, je suis tiède et gris. Je suis une insomnie.

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Brouiller les images

Publié le par drink 75

 

Avril/mai 2015. Bucarest, Le petit paris. Elena semble totalement halluciné que je sois venu pour la voir, ça fait  combien de temps elle me demande ?  10 ans ? 15 ans ?  On sort dans cette boite qui est dans un abri anti-atomique. Ah mais non, ça c'est prague. L'abri anti-atomique qui est devenu une boite de nuit sous le parc ou l'on boit des coups quand il fait beau. Zizkov. Une semaine plus tard. Je suis avec Pavel qui était marié avec la fille avec laquelle j'avais essayé de sortir il y a quelques années. Elle n'était pas contre, mais quand elle avait su que je venais de Paris et que j'y retournais et elle m'avait expliqué qu'elle cherchait une relation sérieuse. Un père pour ses enfants. Je me souviens, je lui avais dis qu'elle ressemblait a sophie duez ce qui l'avait plongé dans une grande perplexité. C'était la fin des années 2000 et on avait pas encore des portables qui permettaient de trouver immédiatement les photos sur le téléphone. Iasi. Ville roumaine étudiante. On squatte chez la petite soeur d'elena qui ne semblait pas ravie de nous voir. Je paie pas mal de bouffes et d'alcools, comment s'appelle la petite soeur ? Ah oui camélia. Le copain de Camélia est ravi que je sois là, il picole a l'oeil. Je deviens a moitié débile dans une sorte de bar étudiant, une fille me donne une gifle pour déconner alors qu'on fait un jeu a base d'alcools et de gifles, une sorte de beer pong version pays de l'est. Je me mets a chialer. Je n'ai pas pleuré comme ça depuis 20 ans et je n'ai réellement pleuré depuis. Prague, un dj français qui veut se taper la belle-fille de garçon tout maigre semble horrifié qu'elle soit assise sur mes genoux. Elle est tellement junkie qu'elle ne doit pas peser plus de 40 kilos, et je dis au dj que je la connais depuis qu'elle a 5 ans, le mec me dit mais t'es pédophile en fait ? Une fille de 20 ans est assise sur mes genoux pour se reposer une minute et je suis pédophile, je réponds. Le gars est de Marseille, il faut dire, m'étonnerait pas qu'il conduise une audi. A iasi, je traîne une tristesse prégnante, que je ne saurais expliquer. Je dis a Elena que je fais une dépression. Si je n'étais pas lesbienne je me dévouerais, elle m'explique, mais je crois que tu devrais baiser. Bucarest. Je traîne un peu en ville, je me demande ce que je fous là. J'ai hébergé Elena il y a un truc comme 10 ans a paris, sa tante connaissait ma mère, on avait épuisé tous les lieux goudous de paris de l'époque, les ginettes armées et pleins d'endroits dont j'ai oublié le nom, bref, tout les endroits lesbiens. Je m'étais bien marré. Elena plus de 10 ans après croit me rendre l'appareil en me faisant faire la tournée du bucarest hétéro, mais je trouve ça déprimant. Prague. Zizkov. La famille. Tout le monde s'est barré et je ne connais plus grand monde. On croirait bruxelles. J'ai vieilli, j'ai impitoyablement vieilli et je comprends que je ne pourrais plus recommencer a nouveau ma vie. A un moment, le corps dit stop, à un moment le coeur dit stop. Je rentre en bus comme au bon vieux temps (1438). Je parle comme un ringard je me dis, je suis devenu un putain de vieillard. Gênant.

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Insomnie

Publié le par drink 75

 

J'aimerais te regarder, une nuit, te regarder dormir, ne pas te déranger, juste être là, pour te voir une dernière fois. Ma vie est un poster au chiottes, ma vie est une émotion que je n'atteinds jamais, ma vie est un champs de bataille, sans soldats, sans personne d'ailleurs. J'aimerais encore t'entendre rire, regarder ta gorge qui se déploie, j'essaie de me souvenir, parfois, quand je te vois quand je t'entends, mais je ne sais jamais si c'est toi, même si je sais que c'est forcément et toujours toi. Je ne veux plus rien imaginer, je ne veux plus rien deviner, je ne veux plus me douter de rien, je ne veux pas tirer des conclusions, parce que ce n'est pas ma vie, parce que ce n'est pas notre vie. Je me réveille chaque nuit et je te vois, chaque nuit, je t'imagine près de moi, même si tu n'aimerais pas, alors je m'imagine invisible, je te regarde te coucher près de moi, tu ne sais pas que je suis là, tu ne sais pas que je suis avec toi. Je devine encore ton visage, je devine encore tes lèvres, je devine encore tes yeux, j'essaie de vivre en te devinant. Je ne suis plus dans la nostalgie, parce que j'ai compris je crois que rien ne redeviendrait comme avant, même si ça me rend triste, même si je ne suis plus sur un piédestal, même si je suis triste parfois, tu es encore et toujours là. .J'essaie de devenir meilleur et je te parle, et je te parle encore, et je t'écoute, et je t'écoute encore, parce que je veux t'entendre, je veux t'entendre t'échauffer quand le sujet t'interesse, je veux t'entendre vivre, je veux t'entendre respirer. Je veux t'entendre et parfois je te voies. Je ne t'imagine pas, je ne te devine pas, je te voies. La nuit, je te voies, je te vis aussi, et je sais que tu es là, tout contre moi, même si ça ne te plaît pas, tu restes un peu, tout contre moi. Je vis pour poser ma main sur ton front, je vis pour te regarder descendre du train, je vis pour te regarder me sourire, je vis pour effacer le silence, je vis pour ne plus ressentir ton absence. Nous sommes vivants et tous les autres sont morts. Nous sommes vivants. C'est tout ce qui m'importe, crois-moi. C'est tout ce qui me porte.

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Un souffle

Publié le par drink 75

 

J'ai toujours senti ton souffle sur moi, j'ai toujours su que tu n'étais pas là. Je savais que je ne te reverrais pas avant de mourir, je le savais. Je savais bien qu'on ne retrouverait jamais l'intimité, je m'étais persuadé que je n'entendrais plus jamais ton rire, ni ton souffle qui se coupe, ni ton coeur qui s'arrête de battre quelques nano-secondes. Cet instant ou tu cesses de respirer, puis de parler, ce détail qui échappe a presque tout le monde mais pas à moi, je savais que je ne le vivrais plus. Je ne t'entendrais plus jamais me murmurer des mots d'amour et je ne t'entendrais plus jamais chanter sous la douche, et je ne t'entendrais plus jamais me dire des mots que se disent les amants, et je ne t'entendrais plus jamais me dire de ne pas te prendre pour un jambon et je ne t'entendrais plus jamais me traiter d'andouille. J'ai toujours senti ton regard sur moi et j'ai toujours su que tu n'étais pas là. Je savais que tu ne me prendrais pas la main pour ne pas la garder et je savais que tu ne me raconterais plus jamais les choses de ta vie, les élèments de ton quotidien, tes insomnies, tes joies et le désastre. J'ai toujours su que la dernière fois ou je te verrais, tu marcherais dans un couloir triste et glauque du métro, j'ai toujours su que ce serait la dernière image de toi que je conserverais. Il ne pouvait pas en être autrement. Je t'en ai toujours voulu, un peu, de m'avoir quitté, je t'en ai toujours voulu, un tout petit peu. Même si je savais que c'était la seule possibilité, mais si je le savais, même si je savais que c'était la seule façon pour toi de survivre. J'ai eu un dernier sursaut quelques mois après que tu m'aies quitté, comme un taureau qui porte une dernière estocade avant de mourir et de s'effondrer dans le sable. Parce que je suis un con comme un autre. J'ai toujours su que ta présence me hanterait toute ma vie et que je traînerais ton absence comme un sac de sable bien trop lourd pour moi. J'ai toujours su. Parce que c'était écrit. Parce que c'est ma vie. Et puis un jour tu m'as appelé. Et puis un jour tu m'as demandé si tu pouvais me téléphoner.

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Ou que tu sois

Publié le par drink 75

 

Je ne suis pas du genre à bouder, je me dis pour que tu m'entendes, je suis plutôt genre colère éclair qui retombe, tu le sais, non ? Parfois, je pense pour que tu m'écoutes, ce qui j'en conviens n'est pas rassurant sur ma santé mentale. Je ne me suis jamais considéré comme quelqu'un de normal, non pas en me paluchant d'extase sur ma propre différence mais bel et bien par ce que je me suis toujours trouvé asocial, inapte au monde, une sorte de monstre débarqué dans la vie quotidienne. Je ne suis pas fait pour la vraie vie. C'est sans doute cela notre rencontre, aussi, pas seulement, mais c'est aussi cela, deux âmes erranttes dans un monde imaginaire et qui s'y trouvent bien, qui s'y réfugient. Je suis nul pour la vraie vie, pour les sentiments des gens, pour aider les autres, pour comprendre quoi que ce soit, je suis totalement nul. Parce que je la fréquente, mais je n'en fait pas partie, je l'effleure, la vie. Avec peine. Quand j'ai compris, assez jeune, que la vraie vie ne m'intéressait pas, je me suis crée un monde. Je lisais des livres, j'écrivais, je me fabriquais dans mon imagination des mondes imaginaires, quand je me suis retrouvé fils unique j'ai même commencé a parler a un frère. Alors que j'en ai jamais eu. J'ai continué avec les blogs. J'ai crée un frère, une cousine, et les gens m'en parlaient, et je racontais ce qu'ils voulaient entendre, enfin je leur répondais sans leur dire que c'était des gens imaginaires. Cela a accru aussi ma solitude car me réfugier dans un autre monde, ne poussait pas trop les autres à m'y rejoindre. Un jour tu as débarqué dans ma vie, et tu as crée un monde rien que pour nous, un monde incroyable, foisonnant, riche, un monde qui vit toujours et de manière de plus en plus prégnante. Mais avec la vraie vie, ça ne va pas mieux. Pour moi. Tu es parti sans que je comprenne vraiment pourquoi, tu es revenu, sans que je comprenne pourquoi, et tu es toujours là, sans que je sache pourquoi. Je ne comprends rien.  Aujourd'hui ta seule peur a mon égard c'est que je disparaisse de nouveau. J'en suis incapable, mais je me dis parfois que tu me caches des choses pour être sur que dans une colère soudaine je ne disparaisse. Je ne pourrais jamais te quitter, je ne dis pas cela avec fatalisme, plutôt avec une espèce de certitude qui me noue les tripes, je ne pourrais jamais te quitter et pas seulement car je n'ai nulle part ou aller. Non. Aller nulle part, c'est ma spécialité, aller nulle part, c'est quelque chose vraiment à ma portée. Non je ne te quitterais jamais car il y a un seul monde ou je me plais, c'est celui que tu as crée pour nous, c'est celui que as crée pour moi, et perdre ce monde ce serait me perdre aussi. Je veux encore être sur le ponton avec toi, alors que les jeunes font un bordel de tous les diables (1688) dans le bar, et je veux te dire, on pourrait aller se reposer dans la cabine, il y a trop de bruit sur le ponton. Oui tu as raison tu me répondrais, j'ai envie de me reposer un peu, descendons dans ta cabine, tu vas me laisser une petite place, galant comme tu es. Tu prends de risques je dirais en souriant. Ta gueule, tu me répondrais, est ce que tu peux fermer ta gueule tu répéterais, avec ta tête de petite fille choquée qui rigole derrière ce visage soi-disant sévère. Je ne te prendrais pas la main, tu ajouterais en pensée. Pour ne pas que je la lâche, je te répondrais dans ma tête. Pour ne pas que je te lâche.

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Des coups de latte, un baiser...

Publié le par drink 75

 

Nous étions en février, peut-être en mars, je le sais parce que je sortais avec L. et ça n'a pas duré longtemps. On buvait une pinte dans un rade de ménilmontant. J'ai reçu un message de la jeune fille que je connaissais depuis qu'elle était très très jeune et qui m'expliquait boire un coup dans mon quartier avec son copain et qu'on pourrait se retrouver. Je leur ai dis de nous rejoindre. La jeune fille s'appelait julie, elle avait au moins 30 ans à l'époque mais comme je l'avais connu a 12/13 ans, je la voyais toujours très jeune, j'avais été très ami avec ses parents, enfin avec sa mère et son beau-père. Nous avions vécu presque en colocation a toulouse, vivant dans 2 appartements dans la même maison de ville, eux au premier moi au second. J'avais été témoin de sa mère a son mariage, et j'ai tenu sa petite soeur née a toulouse dans mes bras, quelques heures après que sa mère ait accouchée. De mémoire, c'est le seul enfant que j'ai vu et eu dans mes pognes le jour de sa naissance. Plus tard, j'étais parti en belgique, eux à l'île maurice mais nous avions gardés le contact. Quand ils étaient revenu a paris, j'avais hebergé son beau-père revenu en éclaireur. J'avais entraîné leur fils qui avait une quinzaine d'années, dans les tous les concerts de punk et hardcore, je me souviens de guerilla poubelle au bataclan ou il m'avait dit, je crois que tu es le plus vieux spectateur alors qu'a l'époque j'avais a peine 40 piges. Je me souviens aussi d'un concert ou il était venu avec un copain et il m'avait dit, tu sais mon copain il te trouve génial, il pense que tu as 33 ans. Vu que j'en avait 10 de plus, j'avais trouvé ça cool. Je m'étais fâché avec les parents. Elle était sortie avec une autre femme - elle qui disait toujours pis que pendre des lesbiennes en particulier sa belle-soeur en expliquant qu'elle trouvait impossible de coucher avec une autre fille -   et je l'avais découvert par hasard. Du coup, je m'étais retrouvé devant un cas de conscience, je le disais a mon pote et il devenait dingue, je ne lui disais pas et il me le reprocherait. Je n'avais rien dit et rien fait comme souvent dans ma vie devant un choix cornélien, mais il l'avait découvert. Ils étaient restés ensembles mais ça m'était retombés sur la gueule, elle, furieuse, persuadée que j'avais vendu la mêche, lui, furieux, que je n'ai pas vendu la mêche. Ils sont toujours ensemble donc je me dis que mon "sacrifice" n'a pas été vain. J'étais resté en contact avec julie, l'ainée, qui avait toujours vécu a paris et que j'avais aidé quand elle était un peu en galère. Elle avait essayé de rétablir le lien entre son beau-père et moi mais j'avais toujours refusé. J'ai dis a L. que la fille me considérait un peu comme son beau-père de substitution, et elle a été cool. Ils sont arrivés et L. qui n'était pas d'un caractère facile et qui n'aimait pas la foule, sachant que pour elle la foule commençait a 4 voire 3 personnes, a tout de suite accrochée avec julie. Le problème c'était lui. Le mec semblait complétement crétin, abruti même, et j'ai assez vite compris que ça n'allait pas bien se passer. Le mec était un peu agressif, et L.était il faut bien le dire, un peu agressive. Dans son cas, c'était un mécanisme de défense, c'était une fille sauvage qui avait été elevée dans un milieu hostile. On a bu quelques verres et on a décidé d'aller manger. Les filles s'entendaient bien, et même si le mec était un connard, nous étions bien tous les 3 ensembles avec les filles. Nous sommes allés plus près de chez moi, dans un petit indien que je connaissais. Vers la fin du repas, le type a commencé a devenir plus agressif. L. a dit qu'on allait rentrer, vu qu'on habitait a 5 minutes, elle m'a fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas trop qu'ils viennent à la maison, ce que je pouvais comprendre. Alors qu'on les raccompagnait vers le bus, le type a sorti un couteau en expliquant qu'il attendait quiconque vienne l'attaquer. Julie semblait trouver ça drôle, mais nous n'avons pas traînés des heures avec eux. Plus tard, elle m'a raconté qu'ils avaient été au café, puis  qu'ils s'étaient embrouillés, plus tard, il était venu chez elle et avait cassé une porte de l'immeuble en verre. Il avait fini par se faire choper par les flics. Elle n'avait pas porté plainte mais lui avait demandé de partir, Les flics étaient venus avec lui pour qu'il récupère ses affaires et ils lui avaient bien dits de ne jamais lui ouvrir la porte et de les appeler s'il revenait. Je me souviens que L. quand je lui ai raconté l'histoire était particulièrement énervée et m'avait dit, un mec qui se promène avec un couteau déjà il faudrait lui couper les roubignoles. Bref, des mois ont passés et tout ces gens sont sortis de ma vie. Un jour, des mois après, j'ai reçu un sms de Julie qui m'a dit qu'elle n'était pas très loin de chez moi et qui me demandait si elle pouvait passer. Pas de problèmes je lui ai dit, tu es toute seule, j'ai demandé comme si une lumière s'était allumé dans mon cerveau. Et là elle m'a répondu, non je suis avec un gars dont le prénom à résonné a mes oreilles.  Le type au couteau je lui ai demandé ? Elle m'a répondit oui, et j'ai expliqué que je n'avais rien contre elle mais qu'il était hors de question que ce taré mette un pied chez moi. Je m'en suis un peu voulu car il faut sans doute aider les femmes dans ces situations mais je n'avais aucune envie de voir ce type et je suis senti coupable, sentiment assez prégnant dans ma vie. Julie m'a dit que les gens changeaient et qu'il fallait leur donner une chance. Les gens ne changent pas j'ai pensé, ce type de personne ne change pas, quand a leur donner une chance...Les cimetières sont peuplés de femmes qui ont données encore une chance a leur mec, les cimetières sont remplis de femmes qui ont données une dernière chance...

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Les conspirations des imbéciles

Publié le par drink 75

 

Ils peuvent tous ricaner quand j'entre dans le rade, et les joueurs de cartes ne sont pas les derniers, je reste très digne en allant jusqu'au bar et surtout je m'en fous. Je sais que tout le monde a du bien se marrer, mais ce n'est pas très grave, je me suis trompé de bonne foi et je suis resté très digne. C'est tout ce qui compte. Je suis limite fier de moi, ce qui n'arrive absolument jamais. Le serveur m'ouvre un eau gazeuse sans me demander la marque, le vieux me sourit, quand au magicien j'espère qu'il n'est pas dans le coin car j'ai envie de le buter. La question étant de savoir s'il va mourir dans d'horribles souffrances ou s'il va mourir dans d'atroces souffrance. Tiens notre cocu imaginaire, dis une voix dans mon dos. Je me retourne, c'est lui. Un truc con et vulgaire ça ne pouvait venir que de toi, je rétorque, remarque, quand je t'aurais arraché la langue, on aura plus ce type de problèmes, je ricane méchamment. Le vieux joueur de cartes qui se prend pour marcel proust depuis qu'il a écrit une lettre au fantôme et qui se prend pour rudolph valentino depuis qu'elle lui fait la bise, ramène sa fraise au comptoir. Vous êtes un drôle de type capitaine, cette passion pour le drame, c'est presque fascinant, il dit d'un air ampoulé. Ils commencent tous a m'énerver avec leurs jugements a la con. Attendez, chacun de vous va venir me faire son petit cours de moraline ? je demande. Okay, j'ai commis une toute petite erreur, mais les gars c'est pas le monde des bisounours, vous n'êtes pas devenus totalement naïfs j'espère. Le vieux au comptoir ricane, ce taré sent l'eau de cologne a des kilomètres, bordel le fantôme a du lui dire qu'elle aimait bien l'odeur et du coup le vieux s'en asperge des litres que c'en est une infection. Vous n'allez pas devenir aigri et con, me demande le vieux qui est devenu un contre pub pour l'eau de cologne, le mec qui passe ses journées a boire de la bière en ronchonnant me donne des leçons d'optimisme. Je rêve, je vais lui foutre le goulot de sa bouteille d'eau de cologne dans les fondements, il va voir si je suis aigri. Un peu d'élégance, me dit le joueur de cartes, soyez à la hauteur du fantôme, enfin pas à sa hauteur vu que vous n'arrivez déja  pas à sa cheville, elle n'est pourtant pas bien grande, mais montrez-vous digne des sentiments qu'elle montre a votre égard. Ils m'ont bien chauffés les demeurés, ils ne vont pas être déçus du voyage. Le serveur me regarde en souriant, je sens qu'il attends que je démarre. Je me suis trompé cette fois, je dis, je veux bien l'entendre, mais ne soyez pas naïf, c'est tout ce que je demande. Oui d'ailleurs dit le magicien, elle a dit qu'elle aurait préferé que vous ayez raison....Stop, je dis toi tu la ferme. Pensez, dit le joueur de cartes, son tatouage, c'est en partie un hommage a votre personne. Et la je ris, mais je ris, c'est bien simple, je ne peux plus m'arrêter. Oui c'est la bienveillance faite femme, je rétorque, ça on ne peut pas lui enlever,  tout le monde croit que le tatouage est pour lui, c'est un coup de génie. Ils me regardent tous un peu perpelxe car les mecs vivent dans les contes et légendes du fantôme, jespère qu'elle les publiera ça fera un tabac sur le port. Les tatouages, très bon exemple j'enchaîne parce que j'ai envie de clouer le bec a tous les demeurés. Vous connaissez une femme en ce bas-monde qui est folle amoureuse d'un type et qui s'amuse a se faire un tatouage qui est un hommage a ces anciens amours mais qui n'a aucun rapport avec l'actuel ? Vous croyez vraiment un truc pareil ? Parce que ça n'existe pas ! Je les vois qui réflechissent. Evidemment dès qu'il y a une vacherie a dire, le magicien retrouve la parole. C'est vrai que la tatouage est assez général, tout le monde peut se l'approprier. Voilà, je dis, merci. Je ne sais pas ce qu'a fait son Einstein, mais je peux vous dire qu'il a un rapport avec le tatouage, comme moi c'est vrai, comme d'autres. Il lui a peut-être récité du baudelaire sur les marches du sacré coeur, il l'a embrassé au bord de la seine, il s'est prit pour boris cyrulnik sur la tour eiffel ? Que sais-je ! En quoi poser des questions sur votre enfance même si vous êtes sur la tour eiffel, c'est  romantique demande le  joueur de cartes. Je redeviens sérieux alors que jusqu'ici j'étais un peu ricanant. Vous demandez des détails sur un accident que vous avez eu très jeune puis vous demandez de décrire le harcèlement subi tout au long de votre enfance et adolescence, quand personne ne vous a jamais posé de questions sur cette période, ça peut bouleverser, j'explique, ça peut émouvoir. Il y a comme un silence. J'ai un peu cassé l'ambiance, mais c'est pas plus mal, si tous ces crétins pouvaient essayer de s'intéresser au fantôme plutôt que de faire la danse du ventre pour qu'elle leur jette trois cacahuètes ce serait quand même plus glorifiant pour elle et pour eux. Le serveur remplit de nouveau mon verre d'eau gazeuse. Capitaine, il commence d'une voix mal assurée, je voulais vous dire, j'aime vraiment bien le fantôme, vraiment, mais je, enfin, je...Bienvenue au club je dis, même si on est nombreux, et tu n'as rien a me demander ou a m'expliquer, moi aussi tu sais j'essaie de la séduire. Le magicien pouffe. Le vieux se marre. Le joueur de cartes est reparti, sans doute choqué par ma tirade précédente. Enfin, capitaine, dit le serveur...Enfin quoi, enfin rien. Vous savez, bien sur que j'ai un peu plus de crédits que certains autres je dis en regardant bien dans les yeux ce débile de magicien,  mais vous croyez quoi ? Oui elle traîne avec moi, elle monte même sur le bateau, mais elle ne descend jamais dans ma cabine. Alors je fais comme vous tous, enfin ceux qui ont de l'éducation je dis en regardant de nouveau le magicien, ceux qui respectent les femmes, ceux qui n'essaient pas d'obtenir un consentement forcé :  j'essaie de la séduire. Vous savez on se connait depuis 15 ans, elle a attendu des années et moi je l'ai attendu aussi, en 15 ans on s'est vu quoi ? 30, 40, 50 jours ? Donc evidemment c'est une histoire un peu a part, une histoire incompréhensible pour les gens comme vous, en fait pour tout le monde hormis nous deux, mais....Ce que je veux vous dire, c'est que je rame comme vous pour attirer son attention, bien sur elle est délicate avec moi, mais au fond je n'ai aucune chance vous savez. Elle n'ose pas me le dire, elle repousse l'instant ou il faudra me l'avouer mais je n'ai aucune chance de la réconquérir, alors en attendant la chute je fais de mon mieux même si je n'ai pas le moindre espoir. Quand a toi mon bonhomme, tu es adulte et le fantôme aussi, tu fais ce que tu veux et elle aussi, il n'y a que le débile a ma gauche qui croit encore en ces conneries chevaleresques. Ils me regardent tous comme si je venais de vomir sur la table. La vieille edentée ramène sa fraise a ce moment précis, il y avait un spectacle comique nommé le diner de cons dans lequel j'étais la vedette et personne ne m'a prévenu. Remarquez c'est le concept.  Et un nouveau cours de morale, un ! Vous savez capitaine, 99 % des habitants de cette planète revêraient d'avoir eu votre vie, l'amour que vous avez eu, la vie, les voyages, les aventures, les expériences, vous avez déjà eu plus que tellement de gens sur cette terre. Et pourtant il faut toujours que vous vous plaigniez comme si vous êtiez l'homme le plus malheureux de la galaxie. C'est parfois pénible. Je la regarde. Je te dois combien macha Béranger je lui demande ? A moins que vous ne soyez ménie grégoire ? Le vieux se marre tandis que la vieille hausse les épaules et part en maugréant. Je sais qu'ils ne me comprennent pas. Je n'ose pas leur dire que moi non plus. Je ne peux pas vivre sans le fantôme, il y a eu peu de jours depuis 15 ans, ou l'un de nous n'ait pas pensé à l'autre. C'est comme ça. Je quitte le bar et je sais bien qu'ils me suivent tous des yeux. Attendez capitaine, me dit le magicien, vous voulez pas chanter une chanson pour le karaoké ? J'ai les yeux verts je lui rétorque. Et avant de partir, je lui dis : Tu sais, il n'y aurait que moi, tu serais au fond du port avec une poupée gonflable en béton accrochée a tes pieds pour t'empêcher de remonter mais pour une raison qui me dépasse, ta disparition rendrait triste le fantôme, et je ne peux pas supporter qu'elle soit triste. Tu ne mesures pas ta chance.  Je retourne au bateau, le fantôme m'attends. Tu sembles bizarre, elle me dit, je me demande si c'est une bonne idée que tu ailles traîner au bar, je suis sur qu'ils se sont moqués de toi pour hier. C'est pas le problème je réponds, c'est juste qu'ils te prennent tous pour une sainte et moi pour un demeuré, et que je suis obligé d'être un peu dur pour leur montrer la réalité de la vie. Ils sont comme ils sont répond le fantôme, et tu sais j'ai beaucoup ri du quiproquo d'hier, vraiment beaucoup. Moi aussi j'ai beaucoup ri, j'explique. Tu es ronchon, elle dit. Non je suis pas ronchon, je dis, c'est juste que tout ces gens m'énervent, je ne vais plus parler de toi a personne, les leçons de morale des autres je ne supporte plus. Ah tu vois ! elle dit en riant. Tu sais, ne me prends pas non plus pour un lapin de 3 semaines (expression picarde 1683), mais là dessus tu as raison. J'ai toujours raison, elle rétorque. On ne peut pas discuter avec toi, je réplique. Si c'est ton problème principal tu vas t'en sortir, elle dit d'un air très sérieux avant d'éclater de rire. Je la regarde. Tu es mon problème et tu es le remède, je dis d'un ton docte. Toujours dans la tragédie elle répond en explosant de rire, qu'est ce que tu manques de légereté. Non je manque de toi, je ne lui réponds pas, je manque tellement de toi.

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A la caisse

Publié le par drink 75

 

Me promener un samedi après-midi dans un supermarché n'est pas trop dans mes habitudes, mais j'avais écrit une bonne partie de l'après-midi et j'avais envie de  marcher un peu. Et puis ce petit supermarché n'est pas si fréquenté, il est trop près d'un grand hyper et il est un peu caché. J'ai traversé le quartier et je me suis rendu compte a quel point les gens semblaient me sourire. J'étais pourtant vaguement triste, parce que je n'avais pas de nouvelles et comme c'était très rare que je n'ai pas de nouvelles j'étais sûr de mon fait quand a la raison de ce silence. C'était le cours des choses mais je me suis rendu compte que c'était encore a moi de subir la charge mentale dans un petit exercice d'auto-apitoiement auto-centré qui a duré quelques secondes. Les gens qui ne sont au courant de rien ne se rendent pas compte de leur bonheur. 50 ans pour comprendre la bible, heureux les simples d'esprit. Pourtant j'étais plutôt détendu  et serein. Le matin déjà, au marché, Pierrette m'avait tenu la jambe pendant 10 minutes, elle semblait penser que j'étais le spécialiste de la guerre en ukraine,  et même en servant quelqu'un d'autre elle me parlait, comme son employé me tenait aussi le crachoir, j'avais du mal a suivre leur conversation respectives et ne pas oublier ce que je voulais acheter. Un rêve de vegan : rillons, rillettes, pâté de lapin. On s'était marré avec le mec qui vendait des pommes car une cliente voulait plein de renseignements, une fille un peu lunaire, et il m'avait dit de me servir, de peser et de payer pendant qu'il donnait des conseils a la jeune fille. Du coup j'avais renchéri et parlé compote de pommes avec la cliente, compote pour laquelle je n'ai aucune compétence. Jean-marie m'avait demandé aussi des conseils, car depuis qu'il connaissait mon métier il semblait croire que j'étais son consultant et avec son employé, une  jeune fille qui semblait toujours se demander ou elle avait laissé trainer son pétard et qui avait un sourire figé posé sur sa face, on s'étaient moqués des voitures recouvertes de sable alors que les notres qui dormaient au garage étaient immaculées, vengenace de prolo qui vivent en appartement par rapport a ceux qui ont des baraques, j'avais répeté comme un mantra. Je me sentais léger au marché. Reposé, apaisé. A un gars qui essayait de me fourguer un tract de zemmour, j'avais dis que je reniais les mauvais français qui n'avaient pas fait leur service militaire. Je trouvais ça plus drôle que d'insulter. Faire réflechir. Un truc du fantôme que pas mal de mouvements feraient bien d'appliquer. J'étais donc au coeur de l'après-midi et après 20 minutes de marche dans le quartier, a regarder les dernières constructions en cours, vu que le quartier n'était que construction, j'arrivais au petit auchan. Je devais acheter très peu de choses mais très précises. Sur le chemin, j'ai pensé a ce que j'écrivais dont je n'étais pas réellement satisfait, j'ai crée un dicton débile pour évacuer la part sombre de mon âme et je me suis dit qu'il allait vraiment falloir relire. Un pete fromm m'attendait a  en haut d'une pile de 25 livres à lire et a relire. J'achetais mes quelques produits et je remarquais agréablement surpris qu'il n'y avait pas grand-monde. J'avais juste croisé deux personnes qui parlaient russes, une très jeune fille et une adulte, dont aux vêtements et au visage, j'étais près a parier qu'elle était ukrainienne. Je me retrouve a la caisse derrière une vieille, et juste devant elle, la très jeune fille et la jeune femme qui parlaient russes. Je les retrouvais a la caisse. Je compris que la jeune fille parlait français  sans tellement d'accent, par contre elle traduisait tout a la jeune femme qui ne captait rien quand la caissière jactait. Au moment de payer, la jeune fille qui devait avoir 15 ans a sorti une carte et a tapé un code. Il y a eu une musique que je connais bien et qui veut dire que ta carte ne passe pas. La caissière a fait remarquer que le paiement était refusé, un peu fort à mon goût, et j'ai pensé que si c'était un mec avec une tête de boxeur et un physique de rugbyman elle aurait moins fait la maligne. La jeune fille a dit j'appelle ma mère, et a commencé a parler en russe au téléphone et elle a recommencé le code mais ça ne marchait toujours pas. Ce genre de choses m'est arrivé des dizaines de fois, surtout quand j'avais la carte electron qui est juste un cauchemar pour la rate qui passe très souvent au court-bouillon quand tu  te demandes si ça va passer. Récemment encore, ma carte ne passait pas, et je cherchais de l'argent partout dans mon sac, et la caissière a demandé a une collègue au bout du magasin de venir ouvrir une autre caisse pour les gens qui faisaient la queue car il y avait un problème ! Non juste un écureuil fauché. Bref, je connais cette humiliation, je préfère de très loin, essayer d'aller retirer de l'argent au distributeur et se retrouver gros-jean comme devant (expression auvergnate certifiée 1762).  Ce fut mon quotidien entre 18 et 30 ans. La caissière dit a la jeune fille qui explique que sa mère lui indique qu'il y a de l'argent sur sa carte, allez au distributeur qui se trouve a quelques mètres puis elle se tourne vers la vieille et lui dit désolé pour l'attente. La vieille qui est venue un samedi après-midi pour acheter 2 boîtes de biscuit par ce que le matin dans la semaine ce serait pas drôle se retourne vers moi comme pour me prendre a témoin mais je crois que la gueule que je tire lui coupe le sifflet. La jeune fille se bagarre au distributeur et bien entendu sa carte ne passe pas non plus. Ce qui me semble somme tout logique. La caissière dit quand la jeune fille revient comment on fait alors ? avec la voix d'une femme qui aurait aimé être flic ou douanière. Ce petit truc qui fait qu'on devient tous con quand on a un peu de pouvoir. A ce moment là, dans un élan soudain, je dis je vais payer. Je dépasse la vieille qui en perd sa perruque et j'arrive  et je dis bonjour en russe aux filles, je baragouine que tout va bien et tel d'artagnan je sors ma carte bleue en espèrant qu'elles n'ont pas acheté le magasin parce que jean moulin il est déjà légérement a découvert a la banque et il va pas faie le malin longtemps. La jeune fille me dit merci, et elle parle a sa mère en russe, tandis que la femme ukrainienne se demande ce qu'il se passe. La caissière me dit, vous êtes vachement gentil et que je reponds un peu grandiloquent ce sont mes soeurs, c'est la famille et je m'aperçois avec soulagement qu'il n'y en a que pour 25 euros. Je paie. La jeune fille me demande comment on fait, la femme ukrainienne me tends un billet de 10 euros et je dis on voit ça après. La vieille me regarde comme si j'étais un débile profond ce qui me va très bien. Quand je passe a mon tour, la caissière semble toujours aussi ahuri et me dit que je suis vachement sympa, et je ricane légérement en pensant, pas toujours. On vous doit 15 euros me dit la jeune fille, et elle m'explique que sa mère à l'argent à la maison. Elles sont a pied et elles habitent plutôt vers chez moi a mi-chemin. Sur la route, la femme ukrainienne semble avoir peur, je lui demande d'ou elle vient pour essayer de frimer mais le nom de sa ville ne me dit rien du tout. Si ça se trouve c'est un village. La jeune fille est en france depuis quelques années et parle bien français. Arrivés devant leur immeuble, elles me laissent leur courses en otage, alors que je leur dis de les prendre et que dis a la jeune fille que 10 euros ça ira bien. Elle redecends avec 15 euros, la femme ukrainienne prends ses courses et semble effrayé se demander toujours j'imagine si je ne suis pas un proxénete ou un  type un peu louche. Je sais qu'elle ne comprends pas ce que j'ai fais, ce n'est pas du tout dans la mentalité de l'est. Elles repartent en courant. Je rentre chez moi et sur le chemin une jeune fille avec une tête rigolote me dit bonjour. Ce doit-être une voisine je me dis, ce doit-être une voisine, ah tiens celle qui est venue chercher une casserole l'autre soir. Oui ce doit être elle, je me convainc en regardant mon téléphone qui reste vierge de tout message.

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Sans mémoire

Publié le par drink 75

 

Avril/mai 2015 : Je suis en roux libre. Je n'essaie même plus de comprendre ce qui m'arrive. Ca tombe bien il ne m'arrive rien, je n'ai pas vu venir la chute, tellement persuadé que l'amour ne me quitterait jamais. J'ai toujours été d'une naïveté confondante. Je suis a wroclaw avec eddie ce type fou que j'ai connu a prague, qui est biélorusse et qui m'a toujours semblé totalement déphasé avec la vie. J'ai bu tellement de vodka que je ne sens plus rien. Nous sommes dans une boîte de nuit de la ville. Je me lance dans une mélopée christique, ceci est mon corps, faites-en ce que vous voulez, je décide de cela, puisque l'amour ne veut rien dire, puisque rien ne rime a rien, je donne mon âme et mon corps à celle qui en voudra. Je me fous totalement du reste. Noir.  Une soirée a Montreuil, ou je dois être une des seules personnes qui ne vivent pas a montreuil, je croise la fille qui m'avait invité a aller voir denis lavant a la maison de la poésie pour me changer les idées  après la mort de ma mère. Le spectacle était ultra glauque, crépusculaire. Elle m'avait dit je crois que je suis la personne la plus débile du monde. Tu ne pouvais pas savoir j'avais rigolé. Noir. Un concert d'un groupe qui répond au poétique nom d'Urine dans ce rade qu'ensuite je boycotterai quand le patron sera accusé par une jeune fille de l'avoir violé. Une scission se créera dans le milieu punk-rock montreuillois et il y aura des surprises sur les gens qui continueront de fréquenter le lieu. Il y aura quelques surprises. Noir. Au concert de jim murple pour lequel j'ai eu des invitations je croise cette fille qui vivait a Londres et qui se prétent vaguement écrivain. En attendant elle écrit des dépliants touristiques d'endroits ou elle n'a jamais été. En parlant, je lui pose des questions assez précises sur la littérature puisque c'est a peu près le seul sujet qui m'intéresse. Elle semble interdite, m'explique qu'elle est super étonnée que je me souvienne de tout alors qu'elle pensait m'emmerder l'autre fois. C'est l'histoire de ma vie je ne lui réponds pas. Noir. Eddie pleure en apprenant la mort de sa grand-mère dans le bus qui nous emmène vers Berlin. De chaudes larmes devant lesquels je reste interdit et crétin comme chaque fois que je ne sais pas comment réagir. Nous sommes sur la route, tel des voleurs, je ne sais pas trop ce que nous allons faire a Berlin qui n'est pas une ville pour laquelle j'ai une folle passion. Eddie pleure. Je regarde l'aube qui se lève sur une autoroute allemande. Mâche moi je demande à la vie, puis recrache moi comme un vieux chewing gum. Je n'en demande pas plus.

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Demain

Publié le par drink 75

 

Je me dis parfois que j'ai épuisé les mots, je me dis souvent que j'ai épuisé les superlatifs, les émotions, que j'ai tout épuisé. Mais je continue pourtant de chercher, je continuer de polir les phrases, je continue de broder des émotions. Je continue encore et encore et encore. Inlassablement. Je construis un autel, je construis une oeuvre qui t'es dédié, des mots, encore des mots, toujours des phrases, et puis d'autres phrases. C'est comme si je ne pouvais plus m'arrêter. Pourtant, je suis un enfant gâté dans un magasin de jouets, je continue de tout renverser, je continue de tout dénigrer, je deviens celui que je déteste, je deviens l'inverse de ce que je voudrais être. Tu me connais si bien que tu es capable d'interprêter mes silences, tu es capable de devenir à l'ntonation d'un mot que mon cerveau dérape. Je suis un imbécile. Et je continue encore et encore a aligner les mots, parce que c'est tout ce que je sais faire, je ne suis bon qu'a ça, c'est un pont qui nous relie, c'est une oeuvre unique juste pour toi. 10 ans. Tu te souviens des quelques secondes avant que le train n'arrive,  tu te souviens des quelques secondes avant que tu ne descendes. Avant que tu n'apparaisses. Avant que je sois englouti dans le tsunami des émotions et de la vie. Tout fut un miracle. Tout fut un rêve. Nous sommes un miracle. Nous sommes deux. C'est tout ce que je suis capable de dire ou d'écrire. Mais je vais continuer a écrire et écrire encore, juste pour rester vivant. Pour que tu sois près de moi. Tout près. Nous sommes deux.

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