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Black cherry blues

Publié le par drink 75

 

Je pense que vous avez le même problème que moi. Ça s'appelle le contraire du syndrome de Midas. Tout ce qu'on touche, vous et moi, ça se transforme en merde.

 

                                                           James Lee BURKE

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Savoir perdre.

Publié le par drink 75

 

Et je crois qu'elle est morte peu de temps après m'avoir parlé et alors que je ne savais plus trop quoi lui dire. Je me souviens que mon père avait craché du sang dans son lit et était mort, je me souviens que ma mère était morte après m'avoir parlé au téléphone et pendant que j'étais dans le métro pour venir la voir. Mais la jeune fille est morte comme elle avait vécu, très simplement, très doucement, comme apaisée, comme si elle savait que ça ne servait a rien de se battre. Je suis parti avant que sa famille n'arrive car je ne savais pas quoi dire a sa mère, elle ne me connaissait pas et elle n'aurait pas comprit ce que je faisais là. J'aurais d'ailleurs été bien incapable de lui expliquer. Je suis sorti de l'hôpital avec cette impression de vide, prégnant, cette sensation d'un gouffre qui s'ouvrait devant moi. Je suis monté dans ma voiture, Le vide. La jeune fille de la montagne m'envoyait un message pour m'expliquer sa maladie. Que je ne connaissais pas.  C'était quoi qu'il disait Conrad ? Etre fidèle au cauchemar de son choix. Un truc comme ça. J'ai pris la route pour la ville du milieu, tant que j'y vivais encore, avant d'aller vers la mer, vers le gris, le froid et la nuit. C'était un bon programme en attendant le brouillard. Le brouillard définitif. 

 

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Gouverner nos errances

Publié le par drink 75

 

 

 

Elle me dit que les gens sont toujours décevants et qu’elle ne s’attendait pas a ce qu’il la quitte a cause de son cancer, je lui réponds qu’il faut des tarés dans mon genre pour aimer les emmerdes et les secousses et les tremblements mais que les gens, au fond, aiment la banalité et les draps en soie. Il me dit qu’il se sent trop jeune pour mourir mais que s’il vieillissait ce qui n’est quand même pas gagné, il se retournerait dans quelques décennies pour se rentre compte qu’il n’a rien accompli, j’ai du mal a lui répondre par ce que je pense qu’il est trop jeune pour mourir mais que je ne sais pas quoi lui dire d’autre.  Je suis une illusion au pays des ténèbres, je suis un rigolo au milieu des morts. La jeune fille lesbienne perd ses sourcils et me demande si je pourrais sortir avec elle si elle était hétéro, je lui dis oui bien sur, je te trouve rudement joli. Elle rigole et me dit qu’est ce que c’est que cette expression de boomer, rudement joli. Non c’est une expression de cowboy du montana je lui explique. Il  y a des cowboys rouquins au montana elle s’interroge tout haut alors que l’infirmière vient vers nous avec son sourire qui veut dire que c’est bientôt fini. Des cowboys qui ne savent pas monter a cheval, pour sur il y en a, je réplique.  C'est pas dramatique, mais c'est pas très bon, me dit le médecin un peu plus tard. M'étonne pas de moi, je lui réplique, c'est un bon résumé de mon existence, je rigole, un parfait résumé de mon existence. 

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Epuiser le destin

Publié le par drink 75

 

Je lis, assis a côté de la jeune fille, qui perd un peu ses cheveux, qui perd un peu sa vie. C'est cela la chimio, non, te refiler des maladies pour combattre une autre maladie. Mourir épuisé. De toutes ces maladies, de toutes ces maladies que l'on t'a injectés. Et pourtant c'est le meilleur traitement, je me souviens que ma mère a vécu longtemps avec ça, longtemps grâce a cela. Son dernier voyage aux Etats-Unis, un an avant qu'elle ne meurt. Elle préfère que je lise, la jeune fille aux cheveux de plus en plus courts, elle préfère que je lise, ce jour-là, elle ne veut pas que je lui raconte des histoires drôles, qui en fait ne sont pas particulièrement drôles mais qui me sont arrivées et qui la font rire. Je lis d'un oeil de plus en plus vague la bourgeoise parle aux bourgeoises. Le dernier despentes est comme tous les autres, super au départ, un peu chiant au milieu, et on le referme avant de l'avoir fini. C'est un peu la rebelle attitude pour les nuls. Dans quel bouquin elle chantait les louanges des kickback alors que c'était juste un groupe de fils de bourges qui bossaient dans la musique. Tu m'étonnes qu'elle soit sortie avec manoeuvre qui croit que le rock actuel c'est les stones et que c'est superbus ce sont des rebelles. La meuf allait tout les mois manger sa gamelle chez drouant et elle se prends pour une punk. Bon, elle a empêchée le mec de charlie d'avoir le goncourt, c'est être une rebelle, quand on considère que les attentats sont dus a la politique impérialistes et coloniales de la france. Les attentats a ouagadougou sont sans doute liés à la politique coloniale et expansionniste du burkina fasso si l'on suit la logique de virginie. La jeune fille ne parle plus, depuis quelques temps déjà, comme si elle se repliait sur la maladie, sur sa douleur. Peut-être qu'elle a peur de mourir. Le cancer c'est un peu comme les gosses, c'est mieux de l'avoir vieux quand on en a plus rien a foutre. Jeune c'est stressant. Un type m'explique comment on décide qui est un agresseur sexuel ou qui a l'immunité, que ce soit dans le milieu de la politique ou du rock. C'est la jurisprudence mediapart, il m'explique. Si c'est médiapart qui révèle que tu as joué a touche pipi avec ta cousine dans les chiottes chez papy, c'est fini pour toi, tu es un agresseur sexuel. Si c'est dans un autre journal que médiapart, tu ne risques rien. Même si tu es un violeur, tu ne risques rien. Pour la gauche, ramadan, coquerel, assange, bernacilis sont innocents. Alors que le chanteur de guerilla poubelle, abad ou darmanin sont coupables. Forcément. Toutes les féministes rebelles ont leur blog hébergé par mediapart, ceci explique cela. C'est pas si long une chimio, tu as hâte que ce soit fini et en même temps tu le redoutes, car quand ce sera fini les emmerdes vont sérieusement commencer. Les vomissements. La chiasse. cet épuisement absolu. Et ce sentiment de solitude. Prégnant. Et tous les cons qui s'agitent autour de toi n'y changeront rien. Personne n'y changera rien. Surtout pas les autres. 

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Les détectives sauvages.

Publié le par drink 75

 

Sa peur était celle dont souffre la plus grande partie des citoyens qui décident un beau jour de transformer l'exercice des lettres, et surtout l'exercice de la fiction, en partie intégrante de leurs vies. Peur d'être mauvais. Peur aussi de ne pas être reconnus. Mais surtout peur d'être mauvais. Peur que leurs efforts et leurs peines ne tombent dans l'oubli. Peur que leurs pas ne laissent pas d'empreintes. Peur que les éléments du hasard et de la nature effacent les empreintes peu profondes. Peur de diner seul ou que personne ne remarque leur présence. Peur de ne pas être apprécié. Peur de l'échec et du ridicule. Les écrivains actuels, ne sont plus des petits messieurs prêts à foudroyer la respectabilité sociale et encore moins une poignée d'inadaptés mais des individus issus de la classe moyenne et du prolétariat prêts à escalader l’Everest de la respectabilité, avides de respectabilité.

                                                                     Roberto BOLANO

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Ceux qui tombent.

Publié le par drink 75

 

Ma vie c'est une série anglaise, totalement désespérée, très drôle, totalement alcoolisée, avec une gaieté glauque que rien ne peut remplacer. Ma vie c'est un poster aux chiottes, "on est les premiers". Je lis les nouvelles du monde. Pas une féministe pour dire son soutien a ruhsdie, enfin si, les excommuniées, fourest, badinter, mais chez les vrais de la hype, personne pour soutenir rushdie, il l'a un peu cherché il faut dire, il ne pratique pas l' écriture inclusive. Je me souviens des 40 ans de la fille qui en a 45 aujourd'hui et je me rends compte comme ça me parait loin. Une fête a Montreuil ou je finirais ivre mort et a moitié a poil. Avec tous ces gens que je fréquentais et que je ne vois plus, ces 5 ans me paraissent un siècle. La fille est partie vivre dans le sud un peu montagneux alors que je fuyais pour la ville du milieu. J'avais encore un appartement, j'avais encore des amis et je me souviens que le garçon maigre était venu avec moi et m'avait aidé a rentrer, et que je m'étais fais mal au genou en tombant a terre. En m'écrasant sur le bitume vers la porte de Vincennes. Lisant des auteurs français contemporains et installés je me rends compte comme ils ne sont pas édités. Il faudrait couper la moitié du livre, mais les éditeurs n'éditent plus. Les mecs qui vendent ou qui ont un quelconque pouvoir éditorial ou qui siègent dans un jury quelconque font ce qu'ils veulent. Bordel, les éditeurs servent à quoi. A faire chier, les nouveaux auteurs ou ceux qui ne vendent pas. Je comprends tout à coup pour quelles raisons ils vous bassinent avec une virgule ou un mot, ils se vengent de tous ces auteurs auxquels ils ne peuvent rien dire. Les éditeurs sont des escrocs. Les mots continuent de jaillir devant l'imminence du néant, je pense a la jeune fille en chimiothérapie, je pense a l'autre jeune fille en psychiatrie, je pense a tout ces gens fracassés et détruits que j'aurai fréquenté tout au long de ma vie. J'ai fais exactement l'inverse de ce que recommandait lew archer : "Ne couchez jamais avec une femme qui a plus de problèmes que vous". J'ai fais exactement l'inverse. Il ne pas venir me plaindre de ce champs de batailles foutraque que je laisserais derrière moi. Ne pas venir de plaindre.

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Annihiler les autres

Publié le par drink 75

 

Je lis le nom du patelin de mon daron dans un livre que je suis en train d'entamer, je me demander si ce n'est pas la première fois. Je me demande si ce n'est pas la dernière fois. Je retrouve le rythme des maux, comme quoi tout est question de clavier, tout est question de rythme, tout est question de ce que l'esprit impose au corps. La jeune fille, épuisée par la chimio, épuisée par la mort de son père, épuisée par la souffrance de  sa mère, épuisée par ses études d'interne, épuisée par son boulot chez mac do, trouve quand même le temps de s'inquiéter pour moi. J'ai eu le malheur de lui dire que j'étais fatigué au réveil et elle m'a fait une analyse clinique de mon cas. T'es une putain d'extra-terrestre je lui explique. Je suis né boulevard de la gare, j'explique a la jeune fille hystérique qui vient de la haut sur la montagne et dont l'humeur est toujours aussi hiératique, et qui me demande ou je suis né. Le boulevard de la gare, n'allait pas vraiment vers une gare mais il rejoignait le quai de la gare, qui ne doit plus s'appeler ainsi maintenant avec la grande bibliothèque, le quai doit porter le nom d'un écrivain mais la station de métro s'appelle toujours ainsi. Dix ans après ma naissance, le boulevard de la gare est devenu boulevard vincent auriol. Je suis né a la station chevaleret et ma mère y est décédé quarante cinq années plus tard. La jeune fille de la montagne veut toujours picoler, comme si déjà c'est tout ce qui nous unissait, tout ce qui nous réunissait. J'hésite encore entre le froid et la mer pour future destination, je suis un peu nostalgique de la ville du milieu, sans trop savoir de quoi, sans trop savoir pourquoi. Je me rends compte à quel point je ne suis fait que pour l'instabilité et la douleur, le renoncement et le temporaire. Toujours vers le nulle part, le paradis des losers. Aller vers nulle part c'est le refrain de ma vie.

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Dépouiller les ténèbres

Publié le par drink 75

 

Je suis passé a coté de toi, de ta vie. Juste par vanité. Je me suis laissé griser par une fille qui m'a fait croire que j'avais de l'importance pour elle. Bordel. J'étais le caprice d'une enfant gâtée qui bien sûr m'a jetée au bout d'un an ou deux quand elle a comprit que j'étais un loser pas jaloux, qui ne le ferait jamais chier et qui s'en foutait un peu. De tout. Ou qui se foutait de tout. Un peu. Je suis passé a côté de toi. Comme je le regrette. Oh je ne me fais aucune illusion, nous ne serions plus ensemble, au bout de 10 ans, je t'aurais trompé ou j'aurais trop picolé et comme tu ne rigolais pas trop avec la loyauté, même si tu picolais pas mal, tu m'aurais quitté. Enfin je crois. Je suis passé a côté de toi pour de mauvaises raisons, et je le regrette tellement. Je suis nostalgique de ce que nous n'avons pas vécu, nostalgique de ce qui ne sera jamais. J'ai toujours été mauvais, en rapports humains, une sorte d'autiste asocial, je suis passé a coté des gens, des vies, je me suis complais dans des relations a la con. Je n'ai jamais rien compris. Aux autres, a leur sentiments. Il y a 10 ans, je ne suis pas sorti avec toi et crois moi je le regrette tant. Je suis passé a côté de toi, je suis passé a côté de moi. Et ce ne sera pas pour la prochaine fois. Pas pour la prochaine fois.

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Refouler son néant

Publié le par drink 75

 

J'écoute le résumé du bouquin de clémentine autain au masque et le plume. Toutes ces petites bourgeoises féministes qui ne rêvent que de mecs complétement cons. On dirait du mona chollet, on comprends mieux que toutes ces féministes aient une image pourrie des hommes, elles ne sortent qu'avec des connards. Fascinant.  Et puis toutes ces petites bourgeoises de centre ville ont une image de la femme tellement caricaturale. Ca me rappelle le mec universitaire qui faisait des formations contre les discriminations et qui avait décidé que je le discriminais car il avait un prénom arabe à la con. Que ça a foutre. D'après clémentine autain, les femmes ne sont qu'épilation et smoothie vitaminé. Pathétique.  Et les mecs sont forcéments des types jaloux et possessifs. Bien entendu toutes ces féministes détestent ce genre d'hommes, mais elles ne sortent qu'avec ce genre d'hommes. J'étais sorti avec une fille et elle tenait un blog ou elle parlait notamment de moi, ensuite elle était devenue féministe et dès que son nouveau mec jaloux et possessif avait découvert qu'elle avait un blog ou elle parlait d'autre chose que de lui, il lui avait demandé de supprimer  son blog. Ce qu'elle avait fait illico. Quinze ans d'écrits, effacés, mais bien entendu elle se prétendait féministe activiste. Les gens sont drôles. Surtout ceux qui se considèrent comme militants d'une cause quelconque. J'y pensais en lisant la tribune des curés froids et petits bourgeois écolos qui ne voulaient plus que je puisse vendre mes rtt ce que je fais depuis 10 ans pour partir en vacances. Tous ces gens qui veulent votre bien, qui savent ce qui est bon pour vous. Alors qu'ils n'ont jamais vécus. La vie aurait pû être un truc drôle et insouciant, sans tous ces gens qui se croient investis d'une mission et qui se prennent au sérieux. Sans tous ces gens.

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Rhapsodie en n'importe quoi.

Publié le par drink 75

 

La jeune fille instable qui descend de la montagne me raconte une histoire avec un de ses gars et en conclue que le ridicule ne tue pas. Les gars se prennent tellement au sérieux, elle  rigole. Les filles aussi je te rassure.  J'ai eu une petite histoire pendant deux ans avec une nana, après qu'elle m'ait larguée j'explique elle m'a expliqué qu'elle ne pouvait pas me souhaiter mon anniversaire, car c'était le même jour qu'elle avait rencontré son nouveau mec. Elle rigole. Mais quel rapport ? elle me demande. J'en sais rien, elle devait avoir l'impression de tromper son mec si elle me souhaitait bon anniversaire parce que ce jour était sacré et elle ne devait penser qu'a son nouveau gars. J'imagine.  La jeune fille n'en peut plus de rire. Ses seins sont hilares. Tu sais, elle enchaîne, c'est ça que j'aime chez toi, tu ne prends rien au sérieux, tu tournes tout en dérision et en ridicule. L'inverse de tout les types avec lesquels j'ai couché. Enfin, je lui réponds, tu as couché avec peu de types. Trois avant toi, ça donne déja une petite idée. Tu sais, c'est toujours drôle au début les types dans mon genre  et puis on se lasse. Non, elle réplique, tu as une sorte d'alimentation de la connerie, tu es comme quelqu'un qui n'a ni passé ni avenir. C'est ce que j'aime chez toi. La meuf dont je parlais tout à l'heure  elle m' a quittée parce que j'étais parfait et que tout était parfait, j'explique. Ah oui, elle rigole, il y a que des vieux comme toi pour croire ces conneries. Elle rigole encore et encore, comme si j'étais le type le plus pathétique qui soit. Tu es tellement humain, jusqu'au ridicule, tu es tellement humain, c'est ce qui fait ton intérêt, elle dit en me regardant comme si j'étais un martien. Et puis son visage s'approche du mien. Comme si on y croyait.

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