Souvenir mièvre

Je me retrouve dans la maison avec le grand terrain. Dans la génération familiale de mes parents, c'est la maison du dernier des survivants. Quand il sera mort on attaquera ma génération, et ça ira sans doute assez vite. La mort a déjà commencé son oeuvre et il ne restera plus grand-monde assez rapidement. Quelques semaines auparavant, ma cousine m'a montré une sorte d'arbre généalogique qu'elle a commencé. En dessous des dates de naissance et de mort de son frère, elle avait écrit que son décès datait de 37 ans. J'ai pensé qu'une vie ou deux venait de se dérouler. Sans que nous nous en rendions compte, deux générations trépassaient. Après la mort de mon cousin, son père puis son grand-père étaient morts. Notre grand-père. La famille avait commencé à se déliter. Dans la maison le dernier survivant de la génération d'avant, me montre tout ce qu'il a classé. C'est curieux qu'a la retraite il soit devenu une sorte d'archiviste. Il m'explique qu'a 70 ans, il a recensé qu'il avait un millier de livre et qu'il avait donc décidé qu'a raison d'un par semaine, il lui faudrait 20 ans pour tous les relire. Il s'était donné 10 ans. Et donc il relisait 2 livres par semaine de sa bibliothèque. Plus tard, sur la plage, il m'explique que sa maison sera vendu après sa mort. Je repense à l'appartement de saint malo. Même si la ville de normandie n'arrive pas a la cheville de saint malo. Aucune ville n'arrive à la cheville de saint malo. Je retourne au travail et découvre avec amusement que les jeux olympiques du burn-out continuent. Tout le monde semble s'étonner que je sois hilare et de bonne humeur. Comment dire ? Comment expliquer ?  Je ne suis plus vraiment là. Je ne suis pas vraiment las. T'es le dernier survivant me dit une collègue en  semblant se demander si je suis fou ou simplement inconscient. Le dernier des survivants.