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Nos jours détendus

Publié le par drink 75

 

La librairie n'est pas comme souvent les librairies. Un peu bordélique. On se croirait chez les protestants. Dans un pays du nord. Ca tombe bien je cherche le nouveau et dernier tome de mon combat. Beaucoup de librairies sont en général assez foutraque, ici tout est en ordre. Il y a de la place, c'est sans doute pour cela. Un rayon anglo-américain, un rayon français. Je cherches les autres. En général knausgard est au rayon litterature nordique. M'étonne pas qu'il y ait un salon de thé à l'étage. C'est raccord avec le lieu. Curieux que le nom de la librairie soit aussi con et le logo aussi moche car le lieu est vraiment beau. Bien rangé. Trop bien sans doute. Dehors une fanfare joue le long de la rue principale, juste devant les deux carrés de merde en construction au bord du fleuve. Ils jouent des reprises de chansons populaires des années 80, ça donne un petit coté surréaliste au lieu avec la musique qui parvient jusque dans la librairie. Dans la ville du milieu, je n'ai pour l'instant fréquenté que les librairies d'occasion. Maintenant que ma situation financière est devenue plus saine et parce que c'est pas grand-chose mais que ça fait du bien, j'ai décidé de m'acheter des livres neufs. En fait j'ai décidé de m'acheter le dernier knausgaard. Sachant que je ne vais pas attaquer les plus de mille pages du dernier volume sans avoir du temps devant moi. Je pourrais peut-être prendre une semaine et aller au bord de la mer. Revoir saint malo. Je cherche le rayon littérature étrangère et je me retrouve au rayon anglo saxon. Il faudrait que je  demande a une des employées mais je ne demande jamais dans les librairies. Ni nulle part d'ailleurs. Je me vois bien demander le dernier tome de la vie de karl ove knausgaard qui vient de paraître.  Je ne sais même pas comment il s'appelle. Je ne me souviens jamais du titre des volumes. Sauf un homme amoureux. Peut-être parce que c'est le premier que j'ai lu. Je tombe sur le dernier bret easton ellis qui vient de paraître en poche. Je crois que c'est un essai. Un truc sur le politiquement correct. Je  le prends. Par fidélité a less than zero plus que par intérêt. Surtout que je ne lis jamais d'essai. Je décide de continuer mon chemin et d'aller au rayon polar. Un nouveau james lee burke, comme tout les trimestres. En poche, je me dis qu'il ne doit pas être hors de prix. Et puis il s'appelle robicheaux. Burke qui va souvent cherche des titres pas possible est revenu aux fodamentaux comme on dit en rugby. Robicheaux. Je trouve ça émouvant. Du moment que tavernier n'en fait pas un film, ça me va. je le prends. Je tombe sur le nouveau ragnar jonasson qui vient de paraître, du coup il est en grand format, mais je le prends. C'est un tel plaisir de lecture. Et puis c'est court, et dans le polar noir ça devient rare, les livres qui font moins de 300 pages. Je me retrouve au rayon francais et je vois le nouveau ann scott. Le précèdent m'a tellement déçu que je ne le prends pas, j'attendrais la version poche. Juste à coté, je tombe sur le nouveau livre d'une bloggueuse. C'est son troisième je me rends compte en regardant au dos. Ca me manque dans ces cas là de ne pas appeler le fantôme pour lui dire tiens j'ai vu le livre d'une bloggueuse dont le blog était pas terrible. Elle est publiée. Ca me manque qu'elle me dise que c'est dans la merde et que les éditeurs qui m'ont refusé sont des nuls. Ca me manque de ne pas pouvoir l'appeler juste pour lui dire ça. L'entendre s'énerver. Je tombe sur un james frey qui vient de paraître en poche, du coup je le prends. Même si le dernier était pas très bon. D'ailleurs il a été adapté au théatre par mélanie thierry, ce qui aurait pu pousser james frey a arrêter d'écrire définitivement. On lui a peut-être caché, en californie, mélanie thierry ne doit pas être très connue. Je suis heureux de mes 4 livres. Et puis je découvre enfin un petit rayon nordique, à côté du rayon russe, comme souvent. Le dernier kanusgaard est là, pas mal d'exemplaires, ah non deux en fait, c'est juste que le bouquin fait l'épaisseur d'un bottin - c'est là que tu vois que tu fais partie d'une civilisation en train de disparaître, quand tu imagine dans 10 ans des jeunes qui liront cette phrase et ce que c'est qu'un bottin - je le prends. 32 balles. Quand même. Plus tard, alors que je traverse le pont pour rejoindre la rie nord de la ville ou je vis, je ressens cette espèce d'euphorie. Au fond, acheter des livres aura été une des activités qui m'aura rendu le plus joyeux dans la vie. Serein. Et de loin. Vraiment euphorique.

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