Démoder les maux

A se demander si parfois la vie n'est pas qu'une lente agonie vers la mort. C'est la nuit, surtout, quand on ne dort pas, que ce genre d'idées rigolotes alimentent mon cortex.  Parfois, je m'intrigue de mes propres questions, naïf dans la tempête, je n'ai pas le pied marin. J'ai 12 ans, je n'aurais jamais plus que 12 ou 14 ans ; un peu de maturité parfois dans certains moments douloureux. Ma vie c'est de rejoindre les tombes pour accompagner des morts. Ma vie c'est de sortir de l'église, de descendre les marches, ma vie c'est de regarder le corbillard, et de descendre la rue pour rejoindre le cimetière. Je cherche encore l'inconnu dans certains recoins de ma vie, mais il ne reste que la mémoire. L'exil douteux de mon esprit. J'ai perdu l'inconnu. Les secousses, le tourment, tout ce qui répare, ça ne suffit plus. J'ai toujours cru que la vie de songe pouvait se substituer à la vraie vie. Comme si l'esprit pouvait donner cette énergie, ce sentiment d'exister.  C'est angot qui avait raison, rien ne remplace la vie, jamais. Je n'ai jamais su choisir. Toujours préferé l'échec. C'est au fond plus confortable. Beaucoup plus confortable.